Soutenance de thèse: L’innovation inverse : vers un nouveau modèle d’innovation globale pour les entreprises

L’innovation inverse : vers un nouveau modèle d’innovation globale pour les entreprises

L’une de nos doctorante, Marine Hadengue, défendra sa thèse sur l’innovation inverse le 2 mai prochain.

Voici un résumé :

Les grandes entreprises occidentales ne peuvent plus se limiter à leurs marchés historiques (les États-Unis, le Canada ou encore l’Europe de l’Ouest). Ces derniers, affectés par les récentes crises économiques et le manque de croissance, sont aujourd’hui saturés et ne présentent donc plus un potentiel de développement suffisant. À l’inverse, d’autres marchés sont en plein essor. Les pays émergents tels que le Brésil, la Chine ou l’Inde voient leurs classes moyennes se développer considérablement, créant ainsi de nouveaux marchés très attractifs.

Conscientes de ces enjeux, un grand nombre d’entreprises occidentales se sont alors mises à innover pour ces nouveaux marchés. Les fortes contraintes locales, à savoir le besoin de produits non dispendieux répondant à des critères d’autonomie ou de durabilité élevés, et ce, sans compromis en termes de qualité, ont stimulé l’innovation. Les entreprises occidentales ont alors développé des solutions tout à fait originales et de grande valeur pour ces marchés émergents.

Réalisant que les axes de valeur de ces nouveaux produits pourraient également permettre de créer des marchés ou de répondre à de nouveaux besoins dans les économies développées, ces multinationales se sont alors mises à faire de l’innovation inverse. Une innovation est dite inverse si elle est d’abord adoptée dans une économie émergente avant d’être ensuite ramenée et commercialisée dans une économie développée (Immelt, Govindarajan & Trimble, 2009).

L’innovation inverse étant un phénomène récent, la thèse de doctorat contribue à la compréhension et au positionnement théorique de ce nouveau modèle d’innovation. Sur le plan pratique, ce travail s’efforce d’identifier les facteurs clés du succès d’une telle stratégie. L’accent est mis sur les multinationales occidentales et plus spécifiquement sur le secteur de la santé.

Une revue systématique de la littérature sur l’innovation inverse permet initialement de faire l’état de l’art et d’identifier les axes de recherche les plus pertinents pour améliorer la connaissance globale de ce nouveau phénomène (article 1 de la thèse). Trois des pistes de recherches établies par cette étude sont ensuite adressées dans la thèse (articles 2, 3 et 4 de la thèse).

Une analyse quantitative et de contenu permet tout d’abord de valider que les entreprises du secteur de la santé pratiquent l’innovation inverse ainsi que l’impact de ce phénomène en termes de transferts technologiques (article 2). Une étude de cas permet ensuite d’identifier les challenges rencontrés par les entreprises qui pratiquent l’innovation inverse. Plusieurs mitigateurs de risques permettant de surmonter ou de prévenir ces challenges sont proposés (article 3). Basé sur cette étude, un modèle de bonnes pratiques pour favoriser le succès de la stratégie d’innovation inverse est présenté. Finalement, un tout premier cadre théorique de l’innovation inverse est construit. Il permet le repositionnement du concept selon la perspective réseau de la multinationale et ouvre ainsi la voie à de nouvelles études empiriques (article 4).

Pour élargir le débat, une discussion générale résume les principaux travaux de la thèse et ouvre la discussion sur le lien entre innovation inverse, innovation sociale et créativité.

Une conclusion identifie finalement les principales contributions ainsi que les limites de la thèse et donne quelques recommandations pour les futures recherches dans ce domaine.

Membres du jury

Directrice de recherche : Nathalie de Marcellis-Warin, Polytechnique Montréal
Codirecteur de recherche : Thierry Warin, HEC

Président : Mario Bourgault, Ph. D.
Membre : Fabiano Armellini, D. Sc.
Membre externe : Florence Charue-Duboc, Doctorat, Présidente du Département d’Enseignement Recherche Management, École Polytechnique, Université Paris-Saclay

Bienvenue à tous!

Lien vers Polytechnique.

 

Référence:

Immelt, J. R., Govindarajan, V., & Trimble, C. (2009). How GE is disrupting itself. Harvard Business Review87, 56–65.

Ce contenu a été mis à jour le 2017-04-25 à 13 h 20 min.