L’innovation au coeur de la gestion de la pandémie en COVID-19 en santé
par Nicolas Sacchetti
Les défis organisationnels en lien avec la gestion de la pandémie de COVID-19 ont été colossaux. Le virus SARS-CoV-2 a forcé les organisations à s’adapter rapidement pour gérer la situation épidémiologique.
Kathy Malas, adjointe au PDG du CHUM, est à la tête du pôle d’innovation & d’IA en santé. Elle présente comment l’innovation en santé, au moyen d’un modèle d’organisation flexible, a permis au CHUM de surmonter la crise du coronavirus.
« Avant le COVID-19, il y avait déjà une stratégie proactive d’innovation, incluant l’IA, en place. Ceci nous a permis d’être efficace durant la pandémie, et de nous adapter de manière résiliente », spécifie Madame Malas.
Dans le RUISSS de l’UdeM, le « communityship » de Mintzberg est de plus en plus mis de l’avant. C’est le modèle de gestion d’entreprise qui a permis au réseau hospitalier d’améliorer sa réponse à la crise pandémique. Il s’agit d’un engagement collectif. Mintzberg définit la communauté par le caractère social de l’humain. « Les organisations efficaces sont des communautés d’êtres humains, et non des collections de ressources humaines. » (Mintzberg, 2015)
Trois piliers d’innovations
- 1 – Culture d’innovation et créativité : « Il faut d’abord formuler une intention claire et expliquer sa pertinence. Les acteurs du milieu ont à cœur notre mission d’améliorer la santé et le bien-être des patients. Nos partenaires, tant les universitaires que le secteur privé, sont habités par celle-ci », explique avec passion Mme Malas.
- 1.1 – Promouvoir le leadership à tous les niveaux de l’organisation : Ceci commence par le PDG qui promeut l’innovation. Vient ensuite le conseil d’administration, suivi des gestionnaires et des équipes de travail. Les professionnels du corps médical et paramédical développent en coopération des solutions aux problèmes rencontrés. Le leadership et le « communityship » vont de pair.
- 1.2 – L’incitation : Une des clés à l’innovation est de protéger le temps dédié à la formation continue, à la recherche, et à transmettre les connaissances afin que les professionnels puissent continuer d’offrir d’excellents soins aux patients.
- 2 – La structure organisationnelle flexible : « Dès la conceptualisation, nous avons mis en place des mécanismes afin d’explorer les problématiques sur une ligne de production, expérimenter, puis intégrer les solutions dans les soins et services aux patients », détaille la scientifique. Elle donne en exemple le cycle d’innovation, de l’idéalisation avec une équipe interdisciplinaire, à l’intégration/commercialisation.
« Mais les mécanismes ne suffisent pas. Nous avons besoin de processus de création pour conceptualiser, et mettre au point des projets de gestion flexibles comme la méthode scientifique basée sur des preuves », renchérit Kathy Malas. Ces approches permettent de soutenir les cycles d’innovation des équipes interdisciplinaires.
- 2.1 – Mesurer la valeur : Dès la conceptualisation, en passant par l’expérimentation jusqu’au déploiement de solutions, des outils et mécanismes concrets sont nécessaires pour déterminer les critères d’évaluation. Ceci mène à identifier les hypothèses clés à mettre de l’avant, au préalable de l’étape d’intégration/commercialisation.
- 3 – Écosystème et réseau ouvert d’innovation : « Des problèmes complexes comme la COVID-19 ne peuvent pas être résolus par une seule organisation », rappelle la scientifique. La collaboration intersectorielle est mise de l’avant. Elle cite en exemple le programme d’innovation collaborative Innovateurs/Innovatrices en résidence.
Enfin, Kathy Malas confie que par le passé, ces trois piliers d’innovation lui ont aussi servi à gérer des flambées d’Ebola.
L’événement a eu lieu du 11 au 13 mai 2021 lors d’une visioconférence dans le cadre du premier Congrès sur les politiques, les pratiques, et les processus liés à la performance des écosystèmes d’innovation P4IE, présenté par 4POINT0.
Ce contenu a été mis à jour le 2023-06-02 à 16 h 12 min.